Pour cette année 2022 qui s’achève, les équipes de Medic’Air International ont effectué la couverture médicale de trois manifestations sportives au Maroc.
Ces événements ont rassemblés entre 40 et 140 participantes suivant l’édition (en montagne, bord de mer ou dans le désert), de 20 à 70 ans, de toutes conditions physiques, et qui ont réalisé pendant quatre jours de longues randonnées en dormant sous tente à chaque étape.
Medic’Air s’est vu confié la responsabilité médicale de ces treks en mettant à disposition ses moyens médicaux et logistiques depuis ses bureaux de Marrakech.
En ce mois de novembre, le dernier événement a eu lieu dans le désert, dans la zone du lac (desséché) d’Iriqui, entre Zagora et la frontière algérienne. Les participantes ont pu profiter d’une étendue de désert splendide mais isolée à plusieurs heures de piste de la première route praticable.
Medic’Air a renforcé le dispositif de sécurité de l’organisation par la mise en place de deux de ses médecins urgentistes, ainsi que d’une ambulance 4 x 4 équipée soins intensifs.
Ces missions de couverture médicale se décomposent toujours en plusieurs volets quel que soit le lieu, le nombre de participant, les facteurs de risques identifiés :
En amont de l’évènement
Connaissance du dossier médical de chaque participante et recommandations individuelles, étude du terrain, des risques spécifiques (piqures de scorpion, morsure de vipère…) constitution de la pharmacie et du matériel de soins, de petite traumatologie. Recommandation avec l’organisation.
Avant scène :
Préparatoire à Marrakech
Transformation de l’ambulance en véhicule SMUR en utilisant une partie de la dotation EVASAN de notre équipe de Marrakech. Complément de matériel, de médicaments et de consommables.
Sur Scène :
Partie opérationnelle caravane.
En liaison permanente avec la sécurité, infirmiers de l’organisation du trek et médecins Medic’Air, ont suivi à pieds durant quatre jours les marcheuses, parcourant ainsi un total de 80 km dans le désert marocain.
Le matériel d’urgence était porté par les dromadaires dans chaque colonne et un dispositif d’extraction par Quad était prévu pour ramener sur le poste médical du bivouac tout blessé ou malade.
Partie opérationnelle bivouac
Les consultations et les soins sont donnés dès l’arrivée des marcheuses par l’équipe au cabinet médical.
De la gestion des phlyctènes et de la petite traumatologie, jusqu’à des insolations traitées par réhydratation en quelques heures. Des consultations sont aussi données à tout le staff technique (cuisiniers, chameliers, techniciens, accompagnateurs…)
Le dispositif a parfaitement fonctionné, en synergie complète avec les guides et la sécurité de la caravane et du campement. Aucune évacuation vers une structure hospitalière n’a été nécessaire. Tous les cas médicaux ont pu être traités sous tente et quelques rares participantes ont été gardées au repos les deux derniers jours du trek.
Plan d’évacuation : En cas d’accident grave, une évacuation par voie de surface était priorisée : Dromadaire ou Quad pour extraction primaire vers le bivouac puis par ambulance 4 x 4 après mise en condition, vers un centre médical régional. De jour, le centre médical de Zagora se situait à 5 heures de route et le premier service de soins intensifs à Ouarzazate à 7 heures de route. En cas de vent de sable, ou de nuit ces délais sont obligatoirement rallongés.
Analyse :
Ces conditions d’exercice médical, dans un contexte d’isolement avec des moyens limités, sont superposables à nos conditions de travail lors de vols ambulances sur de moyennes ou longues distances.
Après la mise en condition de tout patient, sa surveillance et la continuité des soins – si besoins de réanimation – doivent être optimales dans une cellule d’avion sanitaire comme dans la cabine d’une ambulance 4 x 4 sur une piste du Sahara. Autonomie en oxygène, en électricité, en médicaments sont à prendre en compte de la même façon en l’air comme sur le sable.
Nos médecins et nos infirmiers sont formés à ce type d’exercice en situation d’exception, et le matériel médical répond aux mêmes exigences.
Conclusion :
Sur cette manifestation dans le désert, l’information des risques (piqûre, morsure, déshydratation..) auprès des participantes par les guides a certainement permis de diminuer considérablement le nombre de malades et a contribué à l’absence d’accident. La possibilité de démarrer de suite des médications par voie intraveineuse a permis une efficacité rapide des traitements dans un principe d’anticipation des problèmes. Et si aucune évacuation n’a été nécessaire, notre équipe y était préparée en disposant de moyens adaptés, comme tout rapatriement par avion.