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Coup de cœur pour un myocarde en souffrance

By 1 septembre 2022Aucun commentaire

Mission :

Août 2022 . Transfert de Niamey pour Casablanca par notre équipe médicale de Medic’Air Marrakech d’un patient pour bénéficier d’une angioplastie en urgence au décours d’un infarctus du myocarde.

Il s’agit d’un patient admis en clinique à Niamey où il réside devant une douleur thoracique typique.  Son électrocardiogramme montre des signes électriques typiques d’une souffrance cardiaque (cf  tracé 12 dérivations infra).

Devant la persistance des signes électriques, la montée de la troponine et une dyskinésie à l’échographie cardiaque, ses médecins demandent une évacuation sur un centre cardiologique au Maghreb pour une angioplastie urgente. Le patient reste stable sur un plan hémodynamique et rythmique le temps d’obtenir les autorisations utiles puis, pour nos médecins, de réserver un lit au Maroc en soins intensifs et de cardiologie interventionnelle.

L’avion ambulance part de Casablanca à J+ 7 avec notre équipe médicale pour faire un vol aller-retour dans la journée.

Tarmac – aéroport de Niamey

Altitude de croisière

Le patient, qui n’a pas bénéficié d’une fibrinolyse au début de sa symptomatologie, est traité par aspirine, Clopinogrel®, Lovenox®, bétabloquant et insuline. Il est pris en charge à Niamey par notre médecin et notre infirmier-anesthésiste de Marrakech, mis en condition pour le transfert et après un vol de trois heures trente sans incident, il est confié à l’équipe cardiologique qui l’attend à Casablanca.

Monitorage du patient a bord

Il bénéficiera d’une angioplastie avec pose d’un stent et des suites simples.

Discussion :

La prise en charge d’un infarctus aiguë du myocarde quelle que soit sa localisation dans le monde, passe par la prescription d’une désobstruction coronaire dès que le diagnostic est confirmé.

La lecture de l’électrocardiogramme, associée au dosage de la troponine, marqueur de la souffrance cardiaque, va permettre de poser le diagnostic d’un infarctus du myocarde en phase aiguë.

Infarctus du myocarde en phase aigue

La pierre angulaire de la stratégie de reperfusion du syndrome coronarien aigu est la réduction du temps écoulé depuis le début des symptômes jusqu’à la reperméabilisation du flux sanguin dans les coronaires.

  • L’angioplastie primaire est la technique la plus efficace car elle permet de réouvrir l’artère coronarienne occluse dans près de 90 % des cas.
  • La fibrinolyse a l’avantage de ne pas nécessiter de plateau de coronarographie et d’être pratiquée par une équipe expérimentée en extra hospitalier n’importe où.

Elle est réalisable au sol comme en vol par une équipe médicale expérimentée. Son efficacité est optimale dans les trois premières heures qui suivent le début des symptômes.

À noter que le risque hémorragique intracérébral se situe entre 0.5 et 1 % et ce malgré le respect strict des contre-indications.

Il est désormais admis par les experts qu’en absence de possibilité d’angioplastie primaire, la fibrinolyse garde son intérêt jusqu’à 24 heures après le début des symptômes Et en respectant les contre-indications.

Après toute fibrinolyse le patient doit néanmoins être pris en charge par un service de cardiologie disposant d’une salle de coronarographie diagnostique et interventionnelle.

La Metalyse® ou l’Actilyse® sont les fibrinolytiques à utiliser préférentiellement.

Disponible pour nos équipes médicales de transport pour traiter une embolie pulmonaire, l’Actilyse® a sa place dans la pharmacopée embarquée pour traiter un infarctus aiguë du myocarde à moins de 24 heures n’ayant pas pu bénéficier d’une angioplastie, ou d’un patient angineux obstruant ses coronaires brutalement en cours de sa prise en charge et son transfert.

Tout patient devra bénéficier après sa fibrinolyse en vol d’une coronarographie dans les délais les plus courts.

Cela démontre la nécessité de transférer vers des centres de cardiologie disposant de table de coronarographie les patients souffrant d’un infarctus du myocarde aiguë après avoir bénéficié ou non d’une fibrinolyse. Un traitement adjuvant est indispensable : aspirine / anti agrégant / héparine / antidouleur morphinique. L’évacuation ne doit pas attendre, en particulier si l’équipe du vol médical a la possibilité de fibrinolyser un patient à sa prise en charge dans les 24 heures après le début des symptômes.

 

Référence : Prise en charge de l’infarctus du myocarde à la phase aiguë en dehors des services de cardiologie  HAS : RECOMMANDATION DE BONNE PRATIQUE – Mis en ligne le 23 mars 2012

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