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Actualités

Face a une anémie importante, il faut garder son sang-froid

Transfusion de produits sanguins labiles en vol

L’anémie est une baisse du taux d’hémoglobine dans le sang, qui entraîne un déficit d’apport en oxygène aux tissus car c’est l’hémoglobine contenue dans les globules rouges qui en est le transporteur

Un trajet en avion, même pressurisé, majore le déficit en oxygénation tissulaire consécutif à l’anémie, par la baisse de pression partielle d’oxygène en cabine liée à l’altitude.

Cette anémie doit être corrigée quand la valeur de l’hémoglobine est trop basse :

< 9 g/dl pour patients fragiles, souffrant de problèmes coronariens par exemple,

< 7 g/dl pour les autres patients.

La transfusion de produits sanguins labiles (= PSL) est la solution de choix pour corriger rapidement cette anémie par des concentrés de globules rouges, associés à du plasma.

Une réglementation stricte est d’application pour garantir la meilleure sécurité transfusionnelle au receveur depuis l’indication médicale de la transfusion, la qualité et le groupage des PSL, jusqu’à la garantie du maintien de la chaîne du froid (température entre + 4 et + 6°C pour des concentrés globulaires et – 18°C pour du plasma frais congelé) pour leur transport.

Plasma Lyophilisé

Plasma Lyophilisé

 

Culot Globules Rouges O neg

               

Groupe O négatif

Une femme jeune, avec des antécédents obstétricaux, doit bénéficier d’une chirurgie gynécologique à Lomé au Togo car elle présente des saignements depuis plusieurs semaines. Son groupe sanguin est O négatif (porté par seulement  6% de la population) et malgré un appel à des donneurs, son gynécologue ne sera pas en mesure de l’opérer en sécurité avec la quantité de culots globulaires suffisante.

Son assurance santé accepte une évacuation sur un hôpital parisien où elle a déjà un dossier médical.

Sa dernière prise de sang révèle un taux d’hémoglobine à 5,9 g/dl – cliniquement bien supporté au repos – qui reste à 6,1 g/dl  après contrôle lors du déclenchement du rapatriement. Une transfusion de PSL sécurisés est indispensable pour permettre son rapatriement dans les meilleures conditions.

 

Mission

Le profil de la patiente, un rapport médical avec ses derniers bilans et une ancienne carte de groupe sanguin sont communiqués à L’EFS (Etablissement Français du Sang) de l’hôpital Saint Antoine à Paris accompagnés d’une demande deux unités de GR O Negatif par notre médecin superviseur, Medic’Air International Paris.

Au petit matin notre infirmière anesthésiste quitte Paris avec deux unités globulaires O Neg. ainsi que du Plasma lyophilisé (PLYO) dans la glacière – avec traceur – dédiée au transport de PSL. A Casablanca, elle est rejointe par notre médecin de Marrakech pour décoller vers Lomé avec l’ensemble de la dotation Soins Intensifs EVASAN.

En vol vers le golfe de Guinée

La patiente est prise en charge par notre équipe sur le tarmac de l’aéroport de Lomé. Et, alors que l’avion avitaille en carburant, l’Hémocue® réalisé annonce une hémoglobine à 4,9 g/dl, contrôlée à 5,1 g/dl.

Les tests de contrôle pré transfusionnels sont réalisés, et la transfusion débute aussitôt alors que l’avion redécolle vers Paris Le Bourget après moins d’une heure d’escale.

 

Vérification pré transfusion au chevet du patient

La patiente va bénéficier d’une transfusion de deux unités globulaires et une unité de plasma lyophilisé à bord sans aucune complication sous la surveillance et monitorage de notre équipe médicale.

Après une escale Agadir pour changer de pilotes, le vol se déroule sans aucun incident et la patiente sera confiée aux urgences de l’hôpital Port-Royal à Paris au petit matin.

 

Discussion

L’évacuation de patient présentant une anémie sévère s’organise et est réalisable dans les plus courts délais, avec quelques prérequis

  • Contrôle de la cause de l’anémie
  • Une indication de la transfusion de PSL validée par les médecins de l’EFS
  • Une acceptation éclairée du patient
  • Une logistique sans faille pour garantir les conditions de conservation des unités de globules rouges mais aussi du plasma, s’il s’agit de PFC.
  • Disposer de plasma lyophilisé en stock plutôt que de PFC
  • Une équipe médicale expérimentée et disposant de biologie embarquée

La transfusion en vol médicalisé n’est pas un geste anodin et il doit être prescrit avec discernement par le médecin régulateur de la mission :

– pour rétablir un taux d’hémoglobine compatible avec le transport aérien dans ce cas, ou

– faire face à une possible dégradation d’un processus hémorragique qui doit être sous contrôle avant décollage, à la prise en charge de tout blessé.

Si le risque existe, son contrôle doit être constant par le médical

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