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Actualités

Y a-t-il de l’oxygène dans l’avion ?

                                                                 

Vol sous oxygène Paris-Los Angeles-Hawaii

Cet été, un de nos médecins a rapatrié un patient en place assise sur avions de ligne entre Paris et la petite île de Kahului dans le Pacifique.

Le patient a nécessité un apport de plusieurs litres par minute d’oxygène en continu depuis son lieu d’hospitalisation à Rouen jusqu’ à son hôpital d’arrivée à Hawaii. Il a ainsi pu voyager confortablement sous surveillance de notre médecin depuis Paris CdG jusqu’à Kahului, avec une escale de cinq heures au salon Affaires de l’aéroport de Los Angeles suivi d’un vol intérieur américain d’environ six heures.


Discussion

À bord de chaque avion commercial, le personnel navigant dispose d’oxygène de secours pour faire face à tout malaise inopiné  d’un passager. Les avions sont également munis de dispositifs automatiques de masque individuel à oxygène pour chaque passager en cas de dépressurisation accidentelle de la cabine.

Quel passager doit bénéficier d’un apport d’oxygène pendant le vol ?

1/ Les personnes insuffisantes respiratoire chronique nécessitant au quotidien une oxygénothérapie continue. Cette oxygénothérapie doit absolument être maintenue durant le vol grâce à un dispositif d’apport d’oxygène. Ces passagers à mobilité réduite, gardent ainsi leur autonomie et voyagent souvent sans accompagnement médical.

2/ D’autres patients nécessitent un complément d’oxygène pour conserver une saturation minimale d’oxygène dans le sang

  • Il peut s’agir de malades respirant avec l’aide d’un ventilateur (VNI, VC…)
  • Le plus souvent ce sont des passagers voyageant assis et présentant déjà une dette d’oxygène au sol ou qui ne pourrait supporter une baisse d’oxygénation de leur organisme, même limitée.

Pressurisation cabine

Un avion commercial vole à une altitude comprise entre 10 000 et 12 000 m en croisière.

La pressurisation en cabine est alors ramenée artificiellement à l’équivalent d’une hauteur comprise entre 1800 et 2400 m.

Pour un patient ayant déjà une altération de sa saturation en oxygène au sol (pneumopathie..) ou une pathologie sous-jacente pouvant s’aggraver en cas de manque  d’oxygène (angor, anémie…), la baisse de pression partielle d’oxygène en cabine doit alors être absolument compensée durant le voyage.

Dans la majorité des cas il suffira alors d’apporter entre 1 à 4 litres par minute d’oxygène à ce profil de patient afin de rétablir une pression partielle d’oxygène confortable avec un objectif de saturation d’oxygène entre 93 à 94%.

Dispositif embarquable d’oxygénothérapie

Il existe désormais différents moyens pour permettre à un passager voyageant assis en avion de ligne de disposer de cet apport supplémentaire d’oxygène indispensable à son confort.

1/ Bouteille d’oxygène gazeux.

Dans certains cas certaines compagnies aériennes fournissent de l’oxygène sous forme de petites bouteilles portables à bord de l’avion.

La requète doit être faite à la compagnie au minimum 48 heures avant le départ et accompagnée d’une demande (INCAD) auprès du service médical de la compagnie dans la majorité des cas.

2/ Kit Wenoll-system 120

De nombreuses compagnies majoritairement européennes, disposent d’un dispositif léger et peu encombrant pouvant permettre une oxygénothérapie jusqu’à environ 5 l minutes.

Elle est contenue dans une mallette souvent de couleur jaune, qui peut se glisser sous un siège et comprenant une petite bouteille d’oxygène équipée d’un système économiseur d’oxygène.

Ce kit WS 120 fonctionne sur un mode Trigger (déclenchement d’une giclée d’oxygène à chaque inspiration) : ce qui évite le gaspillage d’oxygène lors de la longue phase d’expiration.

Commandé minimum 48 heures avant le vol, l’obtention du kit WS 120 est sous réserve d’autorisation de la compagnie aérienne, fonction de la pathologie annoncée et du débit souhaité. En aucun cas il ne peut quitter la cabine de l’avion et ne pourra pas être utilisé pour un transfert sous oxygène à travers l’aéroport.

Il est doté d’un saturomètre permettant de suivre la saturation en oxygène pendant tout le vol.

 

à gauche le kit ouvert, et à droite placé dans le coffre de l’avion

3/ Concentrateur (ou extracteur) d’oxygène portable

La très grande majorité des compagnies aériennes acceptent à bord un concentrateur d’oxygène sous réserve qu’il soit homologué par la compagnie, ou dispose d’une reconnaissance par une autorité aéronautique (FAA, IATA, OACI, EASA…).

Il peut fonctionner en mode continu comme en mode Trigger pour délivrer des débits pouvant aller jusqu’à 5 l par minute d’O2 en moyenne.

Portable il peut faire le trajet entre l’ambulance et l’avion à travers l’aéroport avec un temps d’arrêt si besoin dans un salon d’attente ou au service médical.

Gourmand en électricité il ne pourra pas bénéficier des prises électriques de la cabine, de fait il fonctionne sur une batterie au lithium.

Ces batteries doivent  toujours voyager en cabine avec des conditions de sécurité dépendant de chaque compagnie aérienne. Elles ne sont pas autorisées en soute pour cause de risque d’inflammation.

Kit WS 120

Concentrateur d’oxygène portable Medic’Air

Quelles restrictions ?

Grâce à ces 3 types de dispositifs, il y a peu ou plus de restrictions à l’égard des patients nécessitant un apport complémentaire d’oxygène durant leur voyage.

Inévitablement le médecin traitant, ou le médecin de la compagnie de rapatriement, qui sera éventuellement prescripteur, doit donner son aval en plus de celui de la compagnie aérienne.

 

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