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Face à un syndrome de Lyell, pas question de buller…

By 18 février 2022mai 26th, 20222 Commentaires

Un patient de 65 ans développe en une vingtaine d’heures un syndrome de Lyell (nécrolyse épidermique toxique) sur immunothérapie pour un néo pulmonaire. Hospitalisé à l’hôpital de Brive, le SAMU 19 est en charge de son transfert médicalisé sur la réanimation dermatologique du CHU Henri Mondor en banlieue parisienne. Les conditions météorologiques en ce jour de janvier ne permettent pas d’engager un hélicoptère et le trajet routier par UMH est de cinq heures pour atteindre Créteil depuis Brive.

A 13 heures, le médecin régulateur du SAMU de Corrèze appelle nos opérations pour connaitre notre délai pour évacuer ce patient sur Paris. Après vérification de la disponibilité en avion-ambulance,  et mise en alerte d’une de nos équipes médicales, une prise en charge du patient sur l’aéroport de Brive, est possible 3 heures et demi après un « Go head » du SAMU 19. Cette confirmation orale est donnée à 13h30 à réception du devis par l’administration de l’hôpital de Brive. Le patient sera acheminé par le SMUR de Brive sur l’aéroport Vallée de la Dordogne pour gagner un temps précieux et rejoindre notre avion ambulance sur le tarmac. 

L’état clinique du patient, et sa mise en condition sont précisés par le SAMU, et la place confirmée en réanimation à Créteil alors que notre équipe – médecin anesthésiste et infirmier de réanimation – rejoint nos bureaux pour prendre en compte le matériel de Soins Intensifs sélectionné par notre médecin superviseur. Le décollage est prévu à 16h de l’aéroport du Bourget.

Piaggio

 

Après moins d’une heure de vol, le Piaggio Avanti avec notre équipe se pose à Brive où attend le personnel du SAMU avec le patient. La jonction s’opère à 17h15 sur le tarmac. Le temps des transmissions et l’installation du patient sur la civière de l’avion, l’EVASAN redécolle aussitôt.

 

Samu

 

Patient sous monitoring, l’oxygénothérapie est maintenue durant le vol, l’état hémodynamique va même permettre de diminuer les catécholamines après le décollage. Après un trajet sans incident notable, le patient est confié à vingt heures trente  par notre équipe directement aux soignants du service de réanimation médicale du CHU Henri Mondor.

La régulation SAMU est un exercice difficile qui est confié à des médecins rompus à cet exercice médical. 

Le médecin régulateur gère les moyens mis à sa disposition et les engage de façon justifiée. Cet art de la prescription médicale est indispensable pour maintenir une capacité de réponse ciblée à toute demande vitale et garder la motivation des équipes médicales d’intervention.

Un délai d’intervention trop long, tout comme une équipe médicale fatiguée, sont deux paramètres diminuant le pronostic d’un patient en détresse aiguë appelant le 15 ou le 18.

Suivant les hôpitaux, deux politiques s’opposent :

  • L’envoi de moyens SMUR au moindre appel pour les justifier financièrement 
  • Régulation plus sélective pour se garantir des délais d’intervention plus courts et des équipes plus performantes. C’est alors une surexposition au risque pour le médecin régulateur, qui doit œuvrer dans le cadre d’un système sécurisé (HFO : Haute Fiabilité Organisationnelle).

L’expertise de ces médecins régulateurs doit dépasser les connaissances médicales et porter sur d’autres domaines connexes comme la météorologie : état du trafic routier mais aussi restrictions au déclenchement de vols SMUH pour exemples.

L’absence de visibilité au sol (hauteur de la base des nuages) et le brouillard givrant sont les deux obstacles principaux du vol en hélicoptère régulièrement rencontrés en France durant la saison hivernale. Les restrictions aéronautiques sont différentes pour l’avion et pour les aéroports de destination (absence d’aide au poser sans visibilité – ILS , enneigement de la piste, etc…)

Pour transférer un patient nécessitant des soins intensifs vers un centre spécialisé à plusieurs centaines de km de son lieu d’hospitalisation initiale, le médecin régulateur privilégie un transport héliporté médicalisé. Une alternative à l’hélicoptère facile à mettre en place est l’utilisation d’une UMH terrestre, mais qui mobilise une équipe médicale pendant de nombreuses heures et est plus inconfortable pour le patient (secousses sur trajet routier et délai allongé)

Medic’Air International garde une capacité à engager une équipe de réanimation en deux à trois heures de jour comme de nuit pour tout type de mission. Ce laps de temps se décompose en une analyse de la demande médicale par notre médecin superviseur, l’établissement d’un plan d’action en identifiant le meilleur vecteur par nos Opérations, le rappel de l’équipe d’alerte en nos locaux et la prise en compte du matériel de soins intensifs suivant nos procédures Qualité internes. Ce temps est utilisé pour obtenir l’approbation du devis émis par le payeur (administrateur de garde d’un hôpital demandeur). 

Cette disponibilité est renforcée en saison hivernale, de part un moindre engagement de nos avions ambulance hors saison touristique et pour répondre à plus de demandes des SAMU et hôpitaux lors de conditions météorologiques dégradées pour des vols hélicoptères.

2 Commentaires

  • Faussart dit :

    Une très bonne idée que tu a eu Hervé
    On c’était vue a Bagnolet il y a quelques années
    Et nous avons travaillé à la pitié de bon souvenirs
    Amitiés
    Jp faussart

    • Mina Hayane dit :

      Bonjour Jean Pierre, oui que de bons souvenirs… On était plutôt bons Prends soin de toi Amitiés Hervé

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